Baromètre des villes cyclables 2019 – Les premiers résultats

Deux ans après la première édition, les résultats du Baromètre des villes viennent tout juste d’être publiés.
De septembre à décembre 2019, le questionnaire national a permis aux citoyens de se prononcer sur les aménagements cyclables des villes qu’ils ont parcouru à vélo.
L’ampleur sans précédent de cette enquête avec plus de 185 000 répondants (113 000 en 2017) en fait la plus grande enquête au monde.

Les bénévoles de votre association Choisir Le Vélo ont analysé les résultats au niveau du département. Si vous aussi vous souhaitez développer l’usage du vélo au quotidien dans les Alpes-Maritimes, rejoignez-nous !

Statistiques au niveau national

Une mine d’information à destination des élus

Les résultats dévoilés par la FUB lors de son congrès annuel permettent de prendre connaissance des points forts et des axes d’amélioration par commune.

A quelques semaines des élections municipales, c’est aussi l’opportunité pour les candidats de connaitre quelles sont les attentes des habitants des villes briguées.

Les informations recueillies sont extrêmement précieuses pour les villes concernées. En effet, elles ne viennent pas de militants vélo mais des habitants qui expriment leurs souhaits pour une ville plus accueillante pour les usagers du vélo.

Les élus et agents ont donc la possibilité de répondre aux volontés de leurs administrés en matière de politique cyclable afin de :

  • mieux cerner les attentes des usagers,
  • effectuer un diagnostic de leur ville,
  • relever les points de blocage à la pratique du vélo sur chaque territoire.

90% des répondants à l’enquête nationale considèrent que le vélo est trop dangereux pour les enfants et les personnes âgées (or ce sont eux qui en ont le plus besoin, notamment vu qu’ils sont touchés par la sédentarité). Cela montre l’urgence de financements nationaux en faveur d’infrastructures qui feront que les parents laisseront leurs enfants aller au collège à vélo.

En regardant le palmarès national (catégorisé par taille de ville), on remarque que la plupart des « gagnants » le sont grâce à leur ancienneté dans la prise en compte du vélo (La Rochelle dès 1976 !) et à leurs efforts dans les dernières années (Grenoble obtient la 1ère place dans sa catégorie mais aussi le prix de la plus forte progression !). Accessoirement le relief vallonné n’est pas une excuse (cf Chambéry), point d’autant plus important dans notre région.

Les podiums pour les 5 catégories (par taille de ville). La région PACA est la grande absente.

On peut distinguer des influences géographiques, comme le résumait en 2017 Olivier Razemon :

« Sur la carte de France […], au-delà des performances de chaque ville, on distingue des tendances régionales. La proximité de l’Atlantique ou celle d’une frontière, à l’est, boostent le vélo, tandis que la Méditerranée et le bassin parisien sont à la traîne. Et au milieu, on distingue parfaitement la « diagonale du vide » qui court des Ardennes aux Pyrénées, selon les géographes. »

Les villes du bassin méditerranéen accusent toujours un retard conséquent sur le reste du territoire national.

Podium de la région PACA

Les résultats fournis par la FUB permettent de dresser le podium de la région PACA.

Mouans-Sartoux (06) à nouveau sur le podium de la région se fait doubler par Villeneuve-Loubet (06). Forcalquier (04) fait une première entrée remarquée au palmarès.

Villeneuve-Loubet (06) fait une superbe entrée dans le classement avec une note de 3.76/6 – C “Plutôt favorable”, obtient la meilleure place toute catégorie confondue au niveau de la région. C’est également la ville qui fait la plus forte progression de toute la région.

Mouans-Sartoux (06), lauréate 2017 en région PACA, obtient la deuxième position cette année malgré une forte progression (à 0.1 point de Villeneuve-Loubet) avec un score de 3.69/6 – C “Plutôt favorable” (3.35/6 en 2017).

Forcalquier (04) est également un nouveau venu sur le podium avec une note de 3.59/6 – C “Plutôt favorable” pour son premier classement au baromètre des villes cyclables.

Les villes de Cagnes-sur-Mer (06), Gap (05) et Digne (04) disparaissent du podium cette année. Cagnes et Gap montrent une stagnation selon les répondants. Quant à Digne, le climat s’est dégradé en deux ans, à l’encontre des résultats globaux…

Les villes de Vallauris (1.98/6), Menton (1.97/6) et enfin Marseille (1.96/6) ferment la marche du classement régional. Elles sont notées G “Très défavorable”.

Les résultats de la région indiquent malheureusement une stagnation des villes qui étaient en queue de peloton il y a deux ans. Comme si le vélo n’était pas encore vu comme une des solutions pour les responsables politiques locaux.

Espérons que le vélo soit au coeur des débats des prochaines municipales pour pousser les futurs élus à enclencher une réelle dynamique et remonter au classement pour le baromètre 2021.

Échelle de classification

Les Alpes-Maritimes ont encore du chemin à faire

Bien qu’occupant les deux premières marches du podium régional, les résultats sont sans appel sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes.

Beaucoup de villes en orange (“Défavorable”), certraines en rouge (“Très défavorable”) et seulement deux en vert (“Plutôt favorable”). Qu’on ne s’y trompe pas, seule la volonté politique permettra d’améliorer le quotidien des usagers à vélo.

16 villes ont été classées dans le département des Alpes-Maritimes (un minimum de 50 réponses était nécessaire pour entrer dans le classement) contre seulement 8 en 2017.

Avec une note moyenne de 2.57/6, le climat vélo dans le département est classé F “Défavorable”.

Deux villes seulement tirent leur épingle du jeu dans le département. Cagnes-sur-Mer, bien notée il y a deux ans est désormais en retard.

Dans sa catégorie (ville de plus de 200 000 habitants), Nice se classe avant-dernière, comme il y a deux ans (10ème sur 11, seule Marseille est derrière), avec une note de 2.37 (F “Défavorable”).

Elle est loin derrière des villes comparables : Strasbourg (1ère avec 4.02), Bordeaux (5ème avec 3.24) ou Toulouse (8ème avec 2.88).

Les autres villes ne sont pas à la fête non plus, les habitants ayant été particulièrement sévères avec Le Cannet, Vallauris et Menton.

Une tendance à l’amélioration

En comparant avec les résultats 2017 (même pour les villes n’ayant pas obtenu le quota lors de la dernière édition), nous pouvons remarquer que les usagers témoignent d’une amélioration dans un grand nombre de ville du département.

Nous les constatons aussi, d’abord en nous déplaçant au jour le jour dans ces villes mais aussi grâce à nos adhérents qui nous font remonter des informations précieuses que nous partageons ensuite avec les villes.

C’est aussi dans la collaboration avec les collectivités que nous pouvons témoigner d’un climat plus propice au développement du vélo. De récentes discussions le montrent encore : nous sommes sur le point d’obtenir des expérimentations pour l’implantation de double-sens cyclables et cédez-le-passage aux feux, sujets balayés de la table il y a seulement quelques années…

Une participation en forte hausse pour les Alpes-Maritimes

Alors qu’en 2017 nous constations un faible nombre de réponses, nous sommes heureux de voir qu’en cette année 2019, la participation est en forte hausse.
En effet, nous avons plus que doublé le nombre de réponses, preuve que le vélo progresse dans nos contrées (et que nos bénévoles sont de plus en plus efficaces pour diffuser l’information, merci à eux !).

Autre point de satisfaction : le nombre de ville classées a lui aussi doublé pour cette nouvelle édition.

Cette année, ce sont donc Antibes, Biot, Cagnes-Sur-Mer, Cannes, Grasse, Mandelieu, Mouans-Sartoux, Mougins, Nice, Pégomas, Roquefort-Les-Pins, Saint-Laurent-du-Var, Valbonne, Vallauris, Vence et Villeneuve-Loubet qui seront classées et bénéficieront des résultats détaillés de cette enquête.

Notre analyse complète des 16 villes classées dans les Alpes-Maritimes sera publiée dans un prochain article.

Communes non classées

Plusieurs communes du département ont également obtenu des réponses sans atteindre le seuil minimal (50 réponses). On peut noter l’absence du classement du Cannet, pourtant favorable au vélo. Manque de communication par la ville pour relayer cette première édition du baromètre national ?

Les villes non classées dans le département sont :

  • Roquebrune Cap Martin, La Roquette s/ Siagne, Le Rouret, Carros, Chateauneuf de Grasse, Auribeau-sur-Siagne, Peymeinade, Opio, La Gaude, St Jeannet.

Appel aux élus des Alpes-Maritimes pour développer l’usage du vélo !

Comme il y a deux ans, nous espérons que ces données précises et précieuses sur les attentes des cyclistes des villes du département, leurs commentaires, leurs besoins et préconisations puissent mener les élus à définir une politique cyclable sur leur territoire.

Avec les élections municipales, c’est aussi aux électeurs de prendre en considération les avancées réalisées par l’équipe municipale en place. Le bilan de ces deux dernières années est-il cohérent avec les annonces de campagne ? Si ce n’est pas le cas il faudra faire preuve de prudence quant aux promesses et demander du concret dans l’aménagement de nos rues.

En résumé, les 15 et 22 Mars prochain, nous ne pouvons que vous encourager de “Voter Vélo” ;-).

Choisir Le Vélo se positionne en tant que représentant des usagers du vélo et propose d’accompagner les villes qui le souhaitent afin d’apporter son expertise en matière d’aménagement cyclable.

C’est déjà le cas pour certaines, avec des résultats (Mouans-Sartoux, actions sur Sophia Antipolis) et sommes en discussion avec d’autres pour augmenter le confort et l’usage du vélo au quotidien.

Voici quelques idées pour gagner de précieux points d’ici l’édition 2021 du baromètre des villes cyclables.

Comment s’améliorer ?

Pour les villes qui souhaitent obtenir un meilleur classement lors des prochaines éditions du Baromètre des Villes Cyclables, l’important est de bien définir les priorités.

La réduction du trafic motorisé comme priorité #1

Toute politique cyclable doit être accompagnée d’une réelle politique de réduction du trafic et de la vitesse motorisés. Les répondants l’expriment clairement : ils ne veulent plus d’une ville où les rues sont considérées comme des routes. Ces nuisances (bruit, pollution et risaues pour nos enfants et seniors) doivent laisser place à une ville apaisée, où les enfants peuvent jouer dans la rue, où les parents peuvent se déplacer à pied et à vélo en toute sécurité, etc.

La vitesse moyenne d’une voiture en ville est de 17km/h. Abaisser la vitesse de 50 à 30km/h permet de réduire le risque pour les usagers du vélo et les piétons.

Probabilité d’issue fatale lors d’une collision impliquant une voiture et un piéton

Des premières mesures à mettre en place sont peu coûteuses et sont inscrites au Code de la Route depuis plusieurs années déjà.

Le double-sens cyclable (DSC)

Un double-sens cyclable (DSC) est une voie de circulation à double sens dont l’un est réservé aux cyclistes. Les conducteurs de véhicules motorisés y sont autorisés à circuler dans un seul sens, les cyclistes dans les deux sens.

Voici une vidéo expliquant le principe et les avantages du DSC :

Le cédez le passage cycliste au feu (CLPCF)

Le CLPCF permet aux cyclistes de franchir le feu rouge sans marquer l’arrêt sous réserve de céder le passage à tous les usagers, en particulier les piétons.

Voici deux vidéo qui présentent le concept et ses avantages :

Pour plus d’informations, se référer au site du Cerema : http://voiriepourtous.cerema.fr/oncpc-r179.html

Les Sas vélo

Placée en amont d’un feu tricolore, le “sas vélo” est une bande à destination des usagers du vélo (et interdite à tout autre véhicule, même les deux-roues motorisées) afin qu’ils viennent se placer devant les autres véhicules.

Cela donne un avantage au vélo, qui peut ainsi partir avec un peu d’avance, augmentant considérablement sa sécurité.

La chaussée à voie centrale banalisée (CVCB)

Aussi appelée Chaucidou (pour Chaussée à circulation douce) la CVCB est une chaussée sans marquage axial dont les lignes de rive (marquage sur les côtés) sont rapprochées de son axe.

Les véhicules motorisés circulent sur la voie centrale bidirectionnelle et les cyclistes ou les piétons sur les accotements revêtus appelés rives.

Lorsque des véhicules doivent se croiser sur cette voie centrale […] ces derniers peuvent chevaucher la rive, en vérifiant et tenant compte de l’éventuelle présence de cyclistes sur ces rives.

Une fois le croisement réalisé ils doivent reprendre leur circulation sur la voie centrale.

Pour plus d’informations, se référer au site du Cerema : http://voiriepourtous.cerema.fr/la-chaussee-a-voie-centrale-banalisee-r217.html

Résorption de coupures urbaines

Les répondants sont unanimes : pour faire du vélo dans leur ville, ils ont besoin de cheminements continus. Il faut donc traiter les coupures urbaines en priorité.

Pour cela, pas besoin d’énormes budgets, nous préconisons la mise en place d’infrastructures légères permettant une mise en place rapide et peu coûteuse.

Vous pouvez retrouver plusieurs de nos propositions dans la catégorie “Propositions d’infrastructure”.

Si un endroit de votre ville nécessite un aménagement, n’hésitez pas à faire appel à nous pour que nous puissions étudier la situation et proposer un aménagement.

La presse locale en parle

Virgin Radio a évoqué les résultats du baromètre cyclable lors du flash info du vendredi 07 février.

France 3 a publié un article sur le sujet : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes-var-menton-toulon-nice-mauvais-eleves-du-barometre-villes-cyclables-1784921.html


Méthodologie

Les participant·e·s ont répondu, d’une part, à  une série de 25 questions « fermées » (à noter de 1 à 6 : de « pas du tout » à « tout à fait ») et ont, d’autre part, laissé sous forme de commentaires des avis à deux questions « ouvertes » :

Q1 «Selon vous, quel est l’endroit le plus problématique pour les vélos dans votre ville ?»
Q2 «Avez-vous des commentaires à ajouter sur la situation de l’usage du vélo dans votre ville ?»)

Pour celles-ci plusieurs remarques étaient autorisées pour chaque question.

Un autre questionnaire proposait de se classer en fonction de son usage/motif, son niveau de pratique, sa tolérance au trafic et de sa fréquence d’utilisation, ainsi que âge et genre.
Enfin on a demandé de répondre à une dernière question concernant des mesures de  « préconisations [en tant qu’] usagers pour améliorer la situation »

Les résultats nationaux et locaux détaillés sont à consulter sur cette page

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